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Le burnout des freelances en remote : un tabou qui coûte cher

Le freelancing à distance est souvent présenté comme un rêve : travailler en pyjama, choisir ses clients, voyager en gardant son laptop sous le bras. Sur LinkedIn, les photos de coworkings ensoleillés font rêver. Mais la réalité est plus ambivalente. Loin des bureaux, beaucoup d’indépendants se retrouvent seuls face à une charge mentale colossale. Et …

Le freelancing à distance est souvent présenté comme un rêve : travailler en pyjama, choisir ses clients, voyager en gardant son laptop sous le bras. Sur LinkedIn, les photos de coworkings ensoleillés font rêver. Mais la réalité est plus ambivalente. Loin des bureaux, beaucoup d’indépendants se retrouvent seuls face à une charge mentale colossale. Et le burnout, déjà omniprésent chez les salariés, frappe aussi les freelances — souvent en silence.

Pourquoi c’est un tabou

Pour un salarié, reconnaître un épuisement professionnel est difficile. Pour un freelance, c’est encore pire :

  • “Je suis mon propre boss.” Avouer le burnout, c’est admettre qu’on n’arrive pas à gérer sa liberté. Cela heurte l’image d’autonomie.
  • Pas de cadre collectif. Pas de manager attentif, pas de RH, pas de médecin du travail. Quand la fatigue s’installe, personne ne tire la sonnette d’alarme.
  • La culture du hustle. Les indépendants se vendent sur leur capacité à “tenir”, à répondre vite, à gérer plusieurs clients. Dire stop, c’est prendre le risque de perdre des contrats.

Les causes spécifiques du burnout en freelance remote

Le burnout des freelances a des racines communes avec celui des salariés, mais amplifiées par le contexte :

  • Isolement social. Un salarié en télétravail peut au moins compter sur des réunions d’équipe, du small talk digital, parfois un bureau hybride. Le freelance, lui, peut passer des semaines sans échange réel avec des pairs.
  • Frontières floues. La maison devient le bureau. L’ordinateur reste ouvert “juste pour répondre à un client” à 23h. La récupération disparaît.
  • Pression financière. Pas de salaire fixe : chaque mission refusée est perçue comme une perte. Beaucoup finissent par accepter trop de projets et par s’épuiser.
  • Clients multiples = managers multiples. Chaque client pense être prioritaire. Le freelance doit jongler avec des deadlines contradictoires.
  • Hyperconnexion. Certains freelances avouent ne jamais couper WhatsApp ou Slack, par peur de rater une demande. Une disponibilité permanente qui empêche tout vrai repos.

Le coût du burnout

  • Pour le freelance : perte de revenus, qualité dégradée, santé mentale et physique en chute libre. Selon l’INSEE, près d’1 indépendant sur 5 déclare avoir déjà interrompu une mission pour raisons de santé.
  • Pour les clients : missions interrompues, retards, instabilité dans la relation. À long terme, cela augmente le coût de coordination et de recrutement de nouveaux prestataires.
  • Pour les entreprises en remote : les salariés ne sont pas épargnés. Une enquête de Malakoff Humanis (2023) montre que 41 % des télétravailleurs déclarent avoir déjà ressenti des signes de burnout, contre 31 % des salariés exclusivement en présentiel.
  • Pour la société : coûts médicaux, perte de productivité, fragilisation d’un écosystème où les freelances représentent désormais plus de 12 % de la population active en France.

Signaux faibles à repérer

  • Fatigue chronique, troubles du sommeil.
  • Irritabilité, cynisme croissant vis-à-vis des clients.
  • Perte de sens : exécution mécanique sans créativité.
  • Difficulté à poser des limites face aux demandes.
  • “Tout est urgent” devient la norme.

Ces signes ressemblent à ceux du burnout salarié, mais l’absence de collectif rend leur détection plus difficile.

Des pistes concrètes pour prévenir le burnout

  • Rituels de séparation. Avoir un espace dédié, fermer l’ordinateur à heure fixe, instaurer un “vendredi sans clients”.
  • Rejoindre un collectif. Les communautés comme Indépendants.co ou des espaces de coworking ne sont pas que des lieux de networking : ce sont des filets de soutien psychologique.
  • Apprendre à dire non. Facturer correctement et ne pas accepter toutes les demandes est un acte de survie.
  • Hygiène numérique. Notifications cadrées, outils d’automatisation, plages d’indisponibilité affichées clairement aux clients.
  • Anticiper la sécurité. Mutuelles, prévoyance, épargne de précaution : réduire l’angoisse financière baisse la tentation du surtravail.

Conclusion

Le freelancing et le remote ne sont pas des modes de travail “low cost” : ils exigent une hygiène organisationnelle et psychologique solide. Tant que le burnout restera un tabou, il coûtera cher — aux freelances eux-mêmes, aux clients, et à une économie qui dépend de plus en plus du travail indépendant et du télétravail.

La liberté n’a de valeur que si elle peut durer.

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